
https://www.corriere.it/native/25_settembre_14/economia-u3510849131612lf.shtml?refresh_ce
Traduction:
Airbus, défi aux satellites de Musk « Grâce à l’aide de Leonardo »
Le PDG Schoellhorn : d’ici fin 2025, l’accord qui impliquera également Thales d’Andrea Ducci
« Le véritable avantage du programme Rearm Europe est de dépasser une politique de défense européenne fragmentée ». C’est le directeur général d’Airbus Defence and Space, Michael Schoellhorn, qui le dit. Selon le numéro un de la division Défense et aérospatiale du géant de l’aéronautique, les Etats ne doivent pas chercher individuellement à créer de nouveaux champions nationaux. Et dans l’industrie des satellites, il dit que l’alliance entre Airbus, Thales et Leonardo est à portée de main dès 2025.
Le paysage géopolitique actuel que requiert l’industrie européenne de la défense ?
« C’est une saison à bien des égards entièrement nouvelle et dans notre cas avec de nombreux points d’intérêt entre Airbus et l’Italie. Nous opérons dans un environnement qui offre des opportunités de croissance. En Italie, nous avons déjà une série de collaborations très efficaces et bien engagées, comme par exemple dans les consortiums Atr, Eurofighter et Mbda, ainsi que les programmes de développement déjà en cours comme l’Eurodrone. Nous sommes naturellement une société coopérative, c’est notre ADN, et au moment où l’Europe est mise à l’épreuve par un changement géopolitique radical, je pense qu’il est temps que l’Europe et ses entreprises s’unissent. Airbus se déplace et exprime son leadership exactement dans cette optique ».
Outre la poussée des actions pour les entreprises de défense, existe-t-il des avantages déjà évidents grâce à la politique Rearm Europe ?
« La Bourse avance, en supposant que les revenus et la rentabilité des entreprises augmenteront. En effet, dans notre secteur, c’est ce qui se passe grâce à l’augmentation des nouvelles commandes. Mais le véritable avantage que pourrait apporter Rearm Europe, c’est le dépassement d’une politique de défense européenne fragmentée. Un résultat qui n’est pas acquis et auquel tout le monde doit contribuer ».
En Italie, nous avons déjà une série de collaborations très efficaces et bien engagées, comme par exemple dans les consortiums Atr, Eurofighter et Mbda
En Europe, l’idée de revenir aux champions nationaux en matière d’approvisionnement et d’armement résiste.
« Le risque que quelqu’un poursuive l’objectif de nouveaux champions nationaux existe, mais ce sont des solutions qui conduisent, comme je l’ai dit, à une plus grande fragmentation. C’est pourquoi je pense que les grands pays possédant une tradition industrielle dans le domaine de la défense devraient s’efforcer de coopérer davantage. Je crois que c’est une occasion unique pour notre secteur de devenir plus compétitif et plus innovant. »
La rivalité entre les programmes de défense des consortiums européens génère-t-elle une concurrence saine ou est-elle nuisible ?
«Réduire ou éliminer la concurrence, c’est comme poursuivre une sorte de gestion étatique et dirigiste. Mais la perspective à moyen terme doit être celle d’une concurrence à l’échelle mondiale, et c’est à cette dimension-là que nous devons nous préparer. C’est pourquoi nous devons combiner nos meilleures compétences et technologies et nous engager sur la voie de la consolidation. Ce chemin pourrait être organique, grâce à la fusion entre différentes entreprises, ou bien il pourrait se faire à travers de grands programmes. Il y a donc plusieurs façons de le faire. »
Le véritable avantage de Rearm Europe est le dépassement d’une politique de défense européenne encore fragmentée
La discussion se poursuit depuis longtemps entre Thales, Airbus et Leonardo pour créer un groupe européen de satellites, alternative à Starlink d’Elon Musk. Est-ce une solution à portée de main ?
« Le succès de Starlink et la typologie des risques à réduire en Europe ont été en grande partie les facteurs de départ pour commencer à discuter de cet accord, auquel j’ai consacré beaucoup de travail ces derniers mois. Nous sommes sur la bonne voie, mais il y a encore plusieurs aspects à clarifier avant de faire un si grand pas ».
Pourquoi est-ce compliqué ?
« Chez Airbus comme dans les autres entreprises, nous savons comment ces affaires évoluent, où les complexités liées à une série d’aspects nationaux se superposent à celles de caractère plus transnational. Personnellement, je crois que cette alliance peut constituer une pierre angulaire pour l’industrie européenne tant en termes de taille que de compétitivité ».
Envisage-t-elle de fermer d’ici le printemps 2026 ?
« Ces opérations nécessitent toujours un double passage. Le premier est la signature, l’engagement à unir les forces, puis il y a la phase qui mène à la véritable conclusion de l’accord. Dans ce cas, je crois que la signature peut être déjà en 2025 ».